Le recours à un avocat dans le cadre d’une succession est obligatoire lorsqu’il y a un conflit entre les héritiers. Le rôle de l’avocat en droit des successions est de conseiller son client, de tenter de trouver un terrain d’entente entre les héritiers et de défendre son client en cas de procédure de partage judiciaire.
Succession bloquée par un héritier : le rôle de l’avocat
Il arrive que le processus de partage d’une succession soit perturbé par des désaccords ou des blocages entre les héritiers, rendant la succession difficile à finaliser. Un blocage de succession survient souvent en raison de désaccords entre les héritiers sur divers aspects de la succession, tels que : la répartition des biens, la gestion des dettes du défunt, la valeur des biens, la question de la gestion d’un bien indivis, la contestation de l’héritage, par exemple par remise en cause d’un testament, l’inertie du Notaire, le détournement des biens de la succession par un héritier (recel successoral).
Dans certaines situations, un héritier peut refuser d’avancer dans le processus pour des raisons personnelles, financières ou par simple opposition, causant ainsi un blocage dans le règlement de la succession.
L’avocat joue un rôle déterminant dans la résolution des successions bloquées. Quand les héritiers ne s’accordent pas sur la répartition des biens, il intervient pour aider. Sa première tâche est d’examiner la succession et de proposer des solutions amiables, telles que la vente d’un bien.
Si les négociations amiables échouent, les héritiers peuvent saisir le tribunal pour engager une action en partage judiciaire. Cette action vise à obtenir une décision de justice ordonnant le partage des biens entre les héritiers. Elle permet de forcer le partage lorsqu’un ou plusieurs héritiers s’opposent au processus.
Le déblocage judiciaire d’une succession
A défaut d’entente amiable, il sera alors nécessaire de saisir la juridiction pour obtenir l’ouverture des opérations de partage judiciaire (et notamment le rapport des donations qui auraient été consenties à un héritier).
Ce partage judiciaire sera une arme redoutable pour forcer une succession bloquée par un héritier.
L’article 840 du Code civil précise en effet que :
« Le partage est fait en justice lorsque l’un des indivisaires refuse de consentir au partage amiable ou s’il s’élève des contestations sur la manière d’y procéder ou de le terminer ou lorsque le partage amiable n’a pas été autorisé ou approuvé dans l’un des cas prévus aux articles 836 et 837. »
Le choix d’un avocat expérimenté dans le domaine se révèle donc là encore indispensable.
Maître Elisabeth HANOCQ assiste et conseille ses clients dans le processus de partage, afin de débloquer les successions et obtenir l’acte de partage au plus juste des intérêts de ses clients.
Succession bloquée ? Pensez à la sommation d’opter
Une succession peut être bloquée par le comportement de l’un des héritiers qui n’indique pas s’il entend accepter ou renoncer à la succession, et il ne répond ni aux autres héritiers ni même au Notaire.
Confrontés à cette difficulté, les cohéritiers peuvent utiliser l’article 771 du Code civil et faire délivrer une sommation d’opter.
L’article 771 du Code civil dispose :
L’héritier ne peut être contraint à opter avant l’expiration d’un délai de quatre mois à compter de l’ouverture de la succession.
A l’expiration de ce délai, il peut être sommé, par acte extrajudiciaire, de prendre parti à l’initiative d’un créancier de la succession, d’un cohéritier, d’un héritier de rang subséquent ou de l’Etat.
Article 772 du Code civil :
Dans les deux mois qui suivent la sommation, l’héritier doit prendre parti ou solliciter un délai supplémentaire auprès du juge lorsqu’il n’a pas été en mesure de clôturer l’inventaire commencé ou lorsqu’il justifie d’autres motifs sérieux et légitimes. Ce délai est suspendu à compter de la demande de prorogation jusqu’à la décision du juge saisi.
A défaut d’avoir pris parti à l’expiration du délai de deux mois ou du délai supplémentaire accordé, l’héritier est réputé acceptant pur et simple.
Ainsi, les cohéritiers et même les créanciers pourront adresser une sommation d’opter à l’héritier récalcitrant, acte qui doit être délivré par un commissaire de justice.
Il est nécessaire d’attendre un délai de 4 mois à compter de l’ouverture de la succession, ce délai étant nécessaire pour établir l’inventaire des biens de la succession.
L’héritier dispose d’un délai de 2 mois à compter de la réception de la sommation d’opter pour se décider.
Il peut :
- accepter purement et simplement la succession,
- l’accepter qu’à concurrence de l’actif net (c’est-à-dire que l’héritier ne paiera les dettes éventuelles qu’à hauteur de sa part d’héritage)
- renoncer à la succession
Le cohéritier qui a reçu la sommation d’opter doit prendre garde au délai respecté, puisqu’à défaut d’avoir pris parti dans un délai de deux mois, le silence vaudra acceptation pure et simple de la succession.
Le blocage d’une succession par un héritier est un fait courant. Le droit français prévoit de multiples solutions pour faire face à un cas d’héritage bloqué. N’hésitez pas à contacter le cabinet de Maître Elisabeth HANOCQ pour vous faire assister et conseiller dans ce domaine.